Mise à jour le 14 août 2025 avec nos plus récents résultats de recherche
Voyez-vous les points blancs sur la tête des scarabées japonais ?
Ce sont les œufs d’un parasite utile : la mouche tachinide Istocheta aldrichi. Lorsque les œufs éclosent, la larve se nourrit du scarabée, ce qui réduit naturellement sa population et nous évite de recourir à des traitements chimiques.
Depuis 2020, notre stratégie est de mieux comprendre le comportement de cette mouche et de créer un environnement favorable à sa présence dans nos vignes. Chaque année, nous semons notamment de la phacélie, qui attire Istocheta aldrichi grâce à son pollen, avant que celle-ci ne ponde ses œufs sur les scarabées.
🌱 Une méthode au cœur de notre viticulture raisonnée : cette approche s’inscrit dans notre engagement à protéger la biodiversité et à limiter l’usage des intrants chimiques.
La Phacélie est très belle et aussi très utile! Elle fait partie intégrante de nos méthodes d’agriculture raisonnée.
CYCLE BIOLOGIQUE DE LA MOUCHE TACHINIDÉ ISTOCHETA ALDRICHI
Cette mouche, à peine plus petite qu’une mouche domestique, émerge sous sa forme adulte de sa pupe à la fin du printemps vers la mi-juin. Elle se nourrit de nectar sur les fleurs présentes dans son milieu.
La mouche Tachinidae Istocheta aldrichi.
Vers la fin du mois de juin lorsque les scarabées japonais émergent du sol, cette mouche (I. aldrichi) débute la ponte de ses œufs juste derrière la tête des scarabées japonais (sur le prothorax, pronotum) jusqu’au début du mois d’août.
Deux scarabées japonais au Vignoble sur lesquels on voit plusieurs oeufs de la mouche Tachinidae (points blancs).
L’œuf éclot peu de temps après sa ponte. La larve pénètre dans le scarabée japonais et se nourrit de l’intérieur du scarabée (parasitisme). En quelques jours (environ 5 jours), le scarabée japonais meurt. La larve à pleine maturité forme sa pupe en quelques heures seulement.
Le stade de larve à gauche, puis le stade de pupe à droite. La pupe est le stade intermédiaire entre l'état de larve et celui de mouche adulte.
La pupe restera à l’intérieur de la carapace (momie) du Scarabée japonais jusqu’au printemps suivant où elle émergera sous sa forme adulte (mouche). Puis, elle recommencera son cycle biologique.
L'œuf a éclot et la larve a pénétré à l'intérieur du Scarabée japonais dans lequel elle restera jusqu'au printemps suivant au stade de pupe.
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RÉSUMÉ D'UNE RECHERCHE SCIENTIFIQUE MENÉE À L'ORPAILLEUR (2019-2023)
En collaboration avec Ag-Cord inc., Charles Vincent et Plant Select, nous avons mené un suivi scientifique rigoureux sur cinq ans pour mesurer :
- L’abondance du scarabée japonais (Popillia japonica) sur nos cépages Vidal et Seyval Blanc.
- Le taux de parasitisme par Istocheta aldrichi.
- Les dates clés d’émergence de la mouche et les stades phénologiques de la vigne.
Résultats marquants :
Entre 2019 et 2023, le nombre de scarabées observés dans les parcelles suivies a chuté de façon importante (de plus de 1900 à environ 500 individus par cépage).
Sur la même période, le pourcentage de scarabées porteurs d’au moins un œuf d’Istocheta aldrichi est passé de moins de 10 % à plus de 40 %.
Après environ 9 ans de présence au vignoble, I. aldrichi a permis de rétablir un équilibre naturel, rendant inutile tout traitement insecticide contre le scarabée japonais.
📄 Pour lire l’étude complète publiée dans le Bulletin of Insectology : Abundance of Japanese beetle adults and its parasitoid Istocheta aldrichi in a Quebec commercial vineyard
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ÉQUILIBRE ATTEINT AU VIGNOBLE ENTRE LE RAVAGEUR ET LE PARASITE
Depuis 2014, les populations de la mouche Tachinidae ont augmenté de façon exponentielle au Vignoble, ce qui a contribué à la réduction considérable des populations du Scarabée japonais. Nous constatons qu'un équilibre entre le ravageur et son parasite est actuellement atteint au Vignoble de l'Orpailleur.
LES FRUITS DE NOS 25 ANS DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT AVEC AG-CORD ET CHARLES VINCENT. Charles Vincent a travaillé de 1983 à août 2021 comme chercheur en entomologie agricole pour le Centre de recherche et de développement en horticulture d’Agriculture et agroalimentaire Canada à Saint-Jean-sur-Richelieu, Qc. À ce titre, il a collaboré pendant 25 ans avec l’Orpailleur et Co-Lab R&D. Il est actuellement consultant scientifique, notamment en écriture de textes de vulgarisation en agriculture, et en production de balados en lien avec l’agriculture et l’environnement.
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